EDITO
J’espère que vous tous et vos proches, allez bien et que vous avez été épargnés par le coronavirus. Cette période est exceptionnelle et personne n’aurait pu imaginer il y a quelques mois, que nous vivrions de tels moments. Un tel événement exige que l’humanité cherche à présent à comprendre comment cela a pu se produire et les changements de cap à opérer afin d’assurer la meilleure vie possible à nos enfants.
Il y aura un avant covid et un après covid. L’Homme est devenu un problème pour notre planète, nous l’avons polluée et surpeuplée, notre seule préoccupation a été le développement économique et ce, sans tenir compte du prix environnemental et social de ce développement.
Ainsi par exemple, au cours des dernières décennies, les progrès en matière de transport ont été prodigieux, la terre est devenue un grand village dans lequel chaque point du globe peut être atteint en moins d’une journée. Afin de permettre de recourir à une main d’œuvre meilleure marché et de permettre d’accroître ainsi les profits de quelques-uns, nos sociétés ont accepté que soient délocalisées les productions de biens stratégiques.
L’Europe fixe des normes à respecter par nos producteurs, notamment dans le domaine de l’alimentation, mais nous acceptons d’importer les mêmes produits de pays tiers (Brésil, Chine, …), sans aucune garantie du respect des normes concernées. Il en va de même au niveau des mesures de protection des travailleurs, en regard des quelles nous préférons fermer les yeux sur les conditions de travail dans les pays dits en voie de développement afin de bénéficier de produits bons marchés.
Pensons par exemple à ces mines de «terres rares» au Congo, exploitées sans vergogne par des soi-disant «seigneurs de la guerre» qui traitent des enfants en esclaves afin de s’enrichir et nous permettre en occident de disposer de GSM.
Ne soyons pas dupes, ici également le progrès économique est réalisé essentiellement au profit d’une minorité et au préjudice de la multitude. Dans nos pays nous avons heureusement la chance de pouvoir disposer d’une sécurité sociale qui permet aux plus faibles de survivre, mais que seraient-ils sans ce filet de sécurité que certains voudraient détricoter ?
Oui, beaucoup de choses ne vont pas, mais les évolutions ont été progressives et nous nous y sommes habitués sans toujours nous en rendre bien compte. Et à présent cette crise du corona virus met en lumière les conséquences de ces dysfonctionnements et nous fait prendre conscience que dans cette société dominée par le profit, l’Homme n’occupe pas la place centrale qu’il devrait y occuper.
Beaucoup de valeurs et de principes considérés jusqu’à présent comme allant de soi seront à repenser et ces remises en question nous demanderont du courage et bousculeront sans aucun doute nos habitudes et notre confort.
Toutefois la mémoire est courte et l’actualité aussi bien lointaine que récente nous a démontré que l’égoïsme des nations représentait un frein important à tout changement.
Les défis sont importants et les difficultés sont nombreuses, mais des décisions sont nécessaires si nous voulons permettre à nos enfants de vivre, non pas dans un monde meilleur, mais d’une manière acceptable. Il n’est sans doute pas encore trop tard, mais il est grand temps.
Fernand MOXHET Vice-Président
Editeur responsable : Jean-Marie BOUVEROUX, rue Lambert Macours, 25-4340 AWANS – Illustration & photos : freepik.com – rawpixel.com
MAISON LAÏCITÉ DE LA AWANS
Liberté égalité fraternité
Bureau de dépôt : 4340 OTHEE p605005